Le Mali, le Niger et le Burkina Faso signent un nouvel accord pour le Sahel

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso signent un nouvel accord pour le Sahel

Le Mali a rejoint les pays voisins du Niger et du Burkina Faso pour établir l’Alliance des États du Sahel, un traité entre les nouveaux dirigeants d’une région qui avait auparavant établi des accords de sécurité (comme les pays du G5) facilités par la France et d’autres présents au Sahel.

« J’ai signé aujourd’hui… la Charte Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES) », a déclaré le chef du Mali, le colonel Assimi Goïta, « dans le but d’établir une architecture de défense collective et d’entraide au bénéfice de nos populations. »

Le nouvel accord de samedi fait suite à un alignement entre les trois pays en réponse aux défis de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en particulier depuis le dernier coup d’État au Niger. La CEDEAO, qui compte les trois pays du Sahel parmi ses États membres, a menacé d’intervenir militairement au Niger, tandis que le nouvel accord engage les trois parties à protéger la souveraineté de chacune.

Au Niger, le président Mohamed Bazoum a été chassé du pouvoir par le coup d’État du 26 juillet qui a placé le général Abdourahamane Tiani à la tête du pays. « Ensemble, nous construirons un Sahel pacifique, prospère et uni », a déclaré Tiani après l’annonce.

Goïta dirige le Mali depuis 2021, suite à la destitution du leader de longue date Ibrahim Boubacar Keïta et du leader de la transition Bah N’Daw. Keïta est décédé en 2022. L’ancien dirigeant burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a démissionné à la suite d’une prise de pouvoir militaire en janvier 2022, le dirigeant actuel Ibrahim Traoré remplaçant le chef du coup d’État, le lieutenant Paul-Henri Sandaogo Damiba plus tard dans l’année.

La CEDEAO, l’Union africaine et les nations et organisations occidentales ont mis en garde à plusieurs reprises contre les alliances sahéliennes qui semblent exclure leur influence, comme dans le cas du nouvel accord. Certains ont fait part de leurs inquiétudes quant à la présence de forces privées russes du Groupe Wagner agissant au Sahel.

En décembre dernier, le président ghanéen Nana Akufo Addo a accusé le Burkina Faso d’avoir conclu un accord militaire avec le Mali qui s’appuyait sur les forces de Wagner pour assurer la sécurité. Le Ghana, le Togo et d’autres pays frontaliers ont partagé leurs inquiétudes face aux activités des groupes extrémistes et à l’évolution du paysage au Sahel, bien qu’il n’y ait pas eu de réponse immédiate de la CEDEAO au nouvel accord.