Trois journalistes arrêtés en Tunisie pour avoir critiqué le gouvernement

Trois journalistes arrêtés en Tunisie pour avoir critiqué le gouvernement

Les autorités tunisiennes ont ordonné dimanche l'arrestation de deux journalistes suite à des commentaires critiques à l'égard des autorités du pays, a déclaré un avocat, un jour après que les forces de sécurité ont perquisitionné le barreau et placé en détention la commentatrice politique Sonia Dahmani.

Dahmani, également avocate, a été arrêtée samedi soir après avoir critiqué l'État tunisien à la télévision, a déclaré son avocate Dalila Msaddek dans une publication sur Facebook.

Msaddek a déclaré qu'il y avait eu une « attaque policière contre le siège du barreau » à Tunis, avec « des avocats attaqués et sa collègue Sonia Dahmani kidnappée dans un lieu inconnu ».

Le même soir, le présentateur de télévision et de radio Borhen Bssais et le commentateur politique Mourad Zeghidi ont été arrêtés pour des commentaires critiques à l'égard du gouvernement, a déclaré l'avocat Ghazi Mrabet.

Mrabet a indiqué que la justice avait placé dimanche les deux hommes sous « un mandat d'arrêt de 48 heures et (qu'ils) devront comparaître devant un juge d'instruction ».

Selon Mrabet, Zeghidi était persécuté « pour un post sur les réseaux sociaux dans lequel il soutenait un journaliste détenu », faisant référence à Mohamed Boughalleb, condamné à six mois de prison pour diffamation à l'encontre d'un agent public, ainsi que pour « des déclarations faites lors des programmes télévisés depuis février. »

Zeghidi est commentateur à la télévision tunisienne et travaille avec Bssais, qui présente des programmes sur des chaînes de radio et de télévision privées.

La motivation exacte de l'arrestation de Bssais reste floue, mais selon Mrabet, il a été détenu en vertu du décret 54 qui punit la production et la diffusion de « fausses nouvelles ».

La loi, signée par le président Kais Saied en septembre 2022, a été critiquée par des journalistes et des personnalités de l’opposition qui affirment qu’elle a été utilisée pour réprimer la dissidence.

Depuis l'entrée en vigueur du décret, plus de 60 journalistes, avocats et personnalités de l'opposition ont été poursuivis en vertu de ce décret, selon le Syndicat national des journalistes tunisiens.