L’attention internationale se tourne une fois de plus vers le Soudan du Sud – le plus jeune pays du monde – où la guerre a déjà causé la mort de milliers de personnes.
La Commission des droits de l’homme des Nations Unies avertit que la situation dans le pays reste tendue, selon le porte-parole de l’organisation Seif Magango: « Nous avertissons aujourd’hui le risque réel d’une plus grande détérioration de la situation des droits de l’homme au Soudan du Sud, suite à une augmentation des hostilités entre les forces de défense du Soudan du Sud et l’Armée populaire de libération – en opposition.
Le conflit a également provoqué plus de 2 millions de dislocations et environ 60 000 enfants sont confrontés à la malnutrition.
Le Sud-Soudan était dans une guerre civile de cinq ans entre 2013 et 2018, entre les forces fidèles à la présidente Salva Kir et au vice-président Riak Machar.
Pour tenter de contenir la violence, le Conseil de sécurité des Nations Unies a imposé un embargo d’armes sur le pays, qui expire le 31 mai. Pour l’instant, les membres du Conseil de sécurité sont sur le point de voter pour le renouvellement de l’embargo sur les armes au Soudan du Sud pour une autre année ou la fin de mesure. Les sanctions comprennent également le gel des marchandises et l’interdiction des voyages.
La force de l’embargo
Amnesty International avertit que sans une extension de l’embargo aux armes, la vie de milliers de personnes reste en danger au Soudan du Sud, reconnaissant que « l’embargo n’est pas une solution magique, mais c’est un obstacle important contre l’aggravation de la violence ».
« Nous demandons au Conseil de sécurité de renouveler l’embargo, de l’appliquer et de protéger la vie civile. La situation des droits de l’homme serait sans aucun doute encore pire sans cette mesure », exhorte l’employé de l’ONG des droits de l’homme.
L’organisation dénonce également une violation claire de l’embargo: l’envoi de soldats et d’équipement militaire de l’Ouganda au Soudan du Sud depuis mars de cette année.
Dans une lettre envoyée à l’ONU, le vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, a accusé l’Ouganda de violer gravement l’embargo. Amnesty International a confirmé, avec des vidéos, l’arrivée des soldats ougandais et des véhicules militaires à l’aéroport de Juba.
Pendant ce temps, le Conseil de sécurité a prolongé le mandat de la Mission de paix des Nations Unies au Soudan du Sud (UNSISS) pendant 12 mois au milieu de la détérioration croissante de la situation sur le terrain.
Population sceptique
Mais la mission peut-elle jouer son rôle? Plusieurs citoyens entendus par DW montrent un scepticisme. Abraham Maliet Mamer, secrétaire général de la South Soudan Investment Authority est cet exemple: « L’ONU est ici à Juba, dans les rues, mais il n’agit pas. Je ne pense pas que votre mandat soit clair. Ils ne peuvent pas dire qu’ils gardent Apaz, mais la paix garde les gens qui se battent tous les jours. »
En réaction, le commandant de la mission des Nations Unies dans le pays, le général Mohan Subramanian, soutient que la mission fait tout ce qui peut mettre fin au conflit.
« Ce pays a déjà subi deux guerres civiles avant l’indépendance et deux plus tard. La population ne peut plus le supporter. Nous devons arrêter cette guerre, cela coûte ce qu’il en coûte », souligne-t-il.