Le candidat de l'opposition sénégalaise Bassirou Diomaye Faye devrait être déclaré prochain président du pays, après que le président sortant Macky Sall l'a félicité pour sa succession, saluant « une victoire de la démocratie sénégalaise ».
C'était après que le rival de Faye, Amadou Ba, ait concédé la course et présenté ses félicitations.
Sall ne pouvait pas se présenter comme candidat car il avait déjà accompli deux mandats.
Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle suggèrent que Faye, 44 ans, aurait pu obtenir la majorité absolue. Les tendances annoncées dans les médias locaux ont donné lieu à des célébrations dans les rues de leurs partisans dans la capitale, Dakar.
Le candidat de la coalition gouvernementale, Amadou Ba, 62 ans, après avoir jugé ces célébrations prématurées, a fini par appeler Faye pour le féliciter, a déclaré aux journalistes un porte-parole du gouvernement.
Une transition pacifique du pouvoir au Sénégal renforcerait la démocratie en Afrique de l’Ouest, où il y a eu huit coups d’État militaires depuis 2020.
La stabilité
Certains des membres de la junte qui ont pris le pouvoir ont rompu leurs liens avec les détenteurs traditionnels du pouvoir dans la région, comme la France et les États-Unis, et se sont tournés vers la Russie pour obtenir de l'aide dans la lutte contre une insurrection djihadiste qui s'étend aux pays voisins du Sénégal.
Les résultats officiels devraient être annoncés vendredi par la cour d'appel de Dakar.
Beaucoup espèrent que ce vote apportera stabilité et relance économique au Sénégal après trois années de troubles politiques sans précédent dans l'une des seules démocraties stables d'Afrique de l'Ouest, qui devrait commencer à produire du pétrole et du gaz cette année.
Ba était le candidat soutenu par le président sortant Macky Sall, qui quitte ses fonctions après deux mandats marqués par des difficultés économiques et de violentes protestations contre le gouvernement.
Popularité
Faye doit une grande partie de son succès au soutien du leader de l’opposition Ousmane Sonko, qui n’a pas pu se présenter en raison d’une condamnation pour diffamation.
Les deux anciens inspecteurs des impôts ont fait campagne ensemble sous le slogan « Diomaye est Sonko », promettant de lutter contre la corruption et de donner la priorité aux intérêts économiques nationaux.
Ils sont particulièrement populaires auprès des jeunes électeurs dans un pays où plus de 60 % de la population a moins de 25 ans et peine à trouver du travail.
La répression policière des manifestations, l’incapacité du gouvernement à freiner l’augmentation du coût de la vie et la crainte que Sall ne tente de prolonger son mandat au-delà des limites constitutionnelles ont donné de la force à l’opposition.
Mais les investisseurs s'inquiètent d'un éventuel changement de direction vers un gouvernement contestataire, qui pourrait ne pas suivre les mêmes politiques favorables aux entreprises que celles du gouvernement Sall, qui attirait les investissements dans les infrastructures.