République Centrafricaine : Les enfants rêvent d’un avenir meilleur

République Centrafricaine : Les enfants rêvent d’un avenir meilleur

La République centrafricaine a sombré dans le conflit en 2013 lorsque les rebelles, connus sous le nom de Séléka, ont renversé le président François Bozizé.

Les rebelles, majoritairement musulmans, ont déclenché la violence contre les chrétiens, poussant les jeunes à s'organiser au sein d'une milice connue sous le nom d'anti-Balaka.

Le cycle de violence persiste et le conflit a déjà contraint des milliers de personnes à chercher refuge dans les pays voisins comme le Cameroun, le Tchad et la République démocratique du Congo.

« Je ne sais pas si je peux rentrer car nous n'avons plus de famille en Centrafrique. Seules ma mère et moi sommes ici au Cameroun », raconte Zakia, 14 ans.

La jeune femme et sa mère Yolanda, dont les noms ont été modifiés par DW pour protéger leur vie privée, font partie des plus de 325 000 réfugiés centrafricains vivant au Cameroun.

Selon les données des Nations Unies, 2 500 d’entre eux ont décidé de rentrer dans leur pays.

Peur de revenir

Mais rentrer chez elle ne fait pas partie des projets de Yolanda. « Les rebelles sont entrés par effraction dans ma maison. Ils m'ont violée, moi et ma fille de 14 ans. Comme j'étais chrétienne avant de me convertir à l'islam, je suis devenue la cible de la Séléka et aussi des anti-Balaka. Les deux camps me considèrent comme un menace », dit-il.

Abdel Aziz, un lycéen, fait partie des 600 personnes déplacées qui ont quitté le camp de réfugiés de Gado-Badzere, dans l'est du Cameroun, pour se diriger vers la République centrafricaine.

Avec sa mère, il a fui la guerre il y a cinq ans. Malgré les difficultés, le jeune de 16 ans est déterminé à poursuivre ses études. Il dit vouloir faire partie de la solution à la crise dans son pays.

« Je veux devenir officier de police judiciaire pour contribuer à lutter contre les crimes dans la société, comme la guerre en République centrafricaine », dit-il.

Zakia n'a pas non plus laissé ses rêves de côté. À l'avenir, en tant que conseillère en tutelle, elle souhaite guider et faire une différence dans la vie d'autres jeunes femmes qui, comme elle, ont vécu des situations de guerre.

Après plus d'une décennie de violence, une personne sur cinq sur 5,5 millions d'habitants de la République centrafricaine est déplacée. Mais c’est dans la détermination d’Abdel Aziz et de Zakia que réside l’espoir d’un avenir meilleur.