RDC veut des progrès du gouvernement national de l'unité et du M23 dans l'Est

RDC veut des progrès du gouvernement national de l’unité et du M23 dans l’Est

Lundi (24.03) Consultations publiques pour former un gouvernement d’unité nationale en République démocratique du Congo (RDC). Présidé par Désiré Cashmir Eberande, conseiller spécial du président Felix Tshisekedi pour la sécurité, les pourparlers de Kinshasa devraient durer un maximum de deux semaines.

Les différents acteurs invités à ces consultations sont la majorité parlementaire, l’opposition et la société civile. Les autorités congolaises sont assez optimistes. Mais une partie de l’opposition consiste à boycotter les conversations. C’est le cas du parti ensemble pour la République, par Moïse Katumbi, qui souligne la responsabilité du président congolais dans la crise actuelle.

« Que ce soit la question de l’opposition armée ou de la crise politique dans laquelle nous nous trouvons, l’une des causes est liée à l’illégitimité évidente du président Tshisekedi et à toutes les institutions électorales. Par conséquent, le président Tshisekedi fait partie du problème », explique Hervé Diakiese, le porte-parole du parti. « Lorsque la maison brûle, l’union n’est pas construite autour de l’incendiaire, l’union est construite autour du pompier », ajoute-t-il.

Pour sa part, la nouvelle société civile congolaise demande aux critères de sélection d’être respectés et stricts, comme l’explique le coordinateur national Jonas Tshiombela.

« Les impératifs de loyauté, de compétence et d’inclusion doivent avoir une priorité sur toutes les autres considérations. Nous insistons sur la loyauté envers la nation et non sur les intérêts des parties, la compétence en tant que critère inévitable, la participation de la société civile et l’opposition désarmée et la rupture avec les pratiques du passé », soutient-il.

Évitez de répéter les erreurs passées

Le gouvernement de l’unité nationale qui devrait être annoncé à la fin des consultations ne sera pas le premier de la RDC. L’analyste Omer Nsongolo craint que les erreurs du passé et le problème de l’insécurité ne soient pas résolues.

« Il y avait un gouvernement d’unité nationale avec la coalition entre le Front commun au Congo (FCC) et le changement de Rumo Party (CACH), un gouvernement national d’unité avec la création de l’union sacrée de la nation et le gouvernement de Judith Suminwa avait l’intention d’être un gouvernement d’unité nationale », rappelle l’analyste.

« Ceci est annoncé maintenant est également un gouvernement national d’unité. Si le Premier ministre congolais Jean-Michel Sama Lukonde et Summwa n’ont pas empêché les rebelles de progresser, ce qui sortira des consultations résoudra le problème? »

M23 continue d’avancer

Les conversations à Kinshasa se produisent à un moment où les rebelles du mouvement du 23 mars (M23) continuent d’avancer sur le terrain. Le dernier revers a eu lieu lundi (24.03), lorsque l’ancien groupe de la marine est revenue dans la promesse de se retirer de la ville stratégique de Walikale, dans la province de Kivu do norte, une région riche en or et autres minéraux.

Selon les résidents, les rebelles et combattants de la milice pro-gouvernementale Wazalendo ont également combattu mardi (25.03) dans les provinces du nord du Kivu et du Kivu do Sul.

Les pays du sud et de l’Est ont fait des pressions diplomatiques pour résoudre le conflit, craignant qu’elle ne devienne une guerre régionale plus importante. Lundi (24.03), les dirigeants des principaux blocs politiques de la région se sont réunis dans un sommet virtuel pour essayer de faire avancer un plan pour assurer un cessez-le-feu dans la RDC.

Après la réunion, cinq anciens chefs d’État ont été nommés pour « faciliter » le processus de paix: le Nigeria Obasanjo, l’Afrique du Sud Kgalema Motlanthe, Sahle-Work Zewde of Ethiopia, Uhuru Kenyatta do Kenya et Catherine Samba Panza de la République centrale d’Afrique.

La présidence congolaise a déclaré que le nouveau panel nommerait un médiateur pour remplacer le président de l’Angola, João Lourenço, qui s’est retiré du rôle de médiateur lundi (24.03), après des années d’efforts infructueux pour soulager les tensions entre le Rwanda et le RDC.

Hier, le chef d’État angolais a déclaré qu’avoir abandonné la médiation du conflit dans le RDC oriental « n’est pas un signe d’inimitié avec absolument personne ».

Augmenter les atrocités contre les civils

L’organisation Medicals Without Borders (MSF) alerte, dans un rapport publié mardi (25.03), pour une « recrutement d’atrocités » contre les civils. Dans la province d’Ituri, région du nord-est du RDC riche en or et bordant l’Ouganda, les voyages en population augmentent et l’aide humanitaire diminue.

Selon Emmanuel Lampaert, représentatif du MSF dans le pays, le conflit à Ituri rend difficile d’accéder à la population locale aux soins de santé et aux moyens de subsistance.

Lampaert fait appel aux parties impliquées dans le conflit pour respecter le droit international humanitaire. « L’une des conditions antérieures est que la coordination civilo-militaire est faite avec toute la clarté nécessaire afin de préserver la continuité et l’accès aux soins de santé », a-t-il déclaré.

Les attaques des groupes armés d’Ituri ont provoqué des déplacements massifs de la population. Le groupe le plus actif du territoire de Djugo est Codéco, accusé d’avoir eu de nombreuses attaques contre les champs déplacés et les installations sanitaires.

Dans le rapport, l’organisation MSF stipule que plus de 100 000 personnes ont été déplacées et environ 200 ont été tuées lors d’attaques contre des civils depuis le début de l’année.