Le gouvernement angolais mettra en œuvre l’indemnisation du chômage en 2027. Cette initiative, considérée comme une bonne mesure de protection sociale, est également remise en question car elle coïncide avec la période des élections générales en Angola.
Mais après tout, qui peut bénéficier de cette subvention ? L’annonce faite cette semaine par le gouvernement a suscité plusieurs interprétations, notamment sur la question de savoir qui seront les bénéficiaires des allocations de chômage.
La ministre de l’Administration publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Teresa Dias, a dissipé les doutes :
« Ce que les gens pensent, parce qu’ils le voient dans d’autres pays, c’est que chaque chômeur recevra une rémunération parce qu’il est au chômage, mais ce n’est pas ainsi que les allocations de chômage sont traitées », a-t-il expliqué.
Critères d’accès
Selon le ministre, seuls les citoyens qui ont déjà cotisé à la Sécurité sociale et qui, pour diverses raisons, ont arrêté de travailler et sont actuellement au chômage, pourront en bénéficier.
Pourtant, les doutes persistent. Le politologue David Sambongo salue l’inclusion de la mesure « à l’attention de l’État », mais émet des réserves: « Ce que nous devons évaluer, c’est l’opportunité et la capacité financière dont dispose l’État angolais pour fournir cette subvention ».
Les données officielles indiquent que l’Angola a une dette publique supérieure à 50% du Produit Intérieur Brut (PIB) et a eu recours à l’endettement pour financer, notamment, le Budget Général de l’État (OGE).
Sambongo déclare qu’il « veut attendre de voir » comment ces sommes allouées aux chômeurs seront incluses dans les prochains budgets.
Même s’il reconnaît qu’il s’agit d’une bonne mesure de protection sociale, l’analyste prévoit des défis : « Nous avons beaucoup de difficultés en termes de salaires pour ceux qui travaillent déjà. Malgré cette bonne intention, nous voulons voir dans le Budget général de l’État qu’il soit structuré et conçu pour 2026 ».
Soupçons d’opportunisme électoral
Les allocations de chômage devraient commencer à être mises en œuvre en 2027, année des élections générales. De nombreux citoyens considèrent le projet avec méfiance. Sambongo commente que
« En politique, il n’y a pas de hasard. Regardez d’abord le timing qui vise 2027 et cette question peut probablement être abordée et considérée comme une mesure électorale. »
L’une des promesses électorales du président João Lourenço, lors de la campagne de 2017, était la création de 500 000 emplois.
Cette semaine, la ministre Teresa Dias a révélé qu’au cours des huit dernières années, plus d’un million d’emplois ont été créés « grâce à des politiques d’employabilité cohérentes et articulées ».
Le taux de chômage en Angola est d’environ 30,4%, selon l’Institut National de la Statistique (INE).
Parmi les chômeurs se trouve Danira dos Santos, une jeune diplômée en communication sociale qui ne trouve pas d’emploi dans son domaine de formation.
« C’est peut-être à cause de la rareté des postes vacants dans la même zone ou parce qu’ils sont occupés par des gens qui finissent là à cause du népotisme, le célèbre parrain de la cuisine », a-t-il déploré.
