Togos Präsident Faure Gnassingbe

Le Togo va voter au milieu d’une controverse constitutionnelle

A la veille des élections de lundi (29 avril), un changement significatif dans le paysage politique togolais a suscité un débat parmi les dirigeants de l'opposition et les groupes de la société civile.

Ils accusent le président Faure Gnassingbé d'avoir pris le pouvoir. Cela fait suite à l'adoption par le Parlement d'une nouvelle Constitution, qui ouvre la voie à la transition d'un régime présidentiel à un régime parlementaire.

Les opposants préviennent que la réforme placera le président comme un « leader à vie » et décrivent la nouvelle Constitution comme une tactique visant à consolider leur contrôle sur le gouvernement.

Brigitte Kafui, du parti Dynamique pour la majorité populaire, comprend que « c'est un coup d'Etat constitutionnel contre lequel s'insurge tout le peuple togolais. Cela ne se passera pas comme ça ».

Nathael Olympio, du Parti togolais, interroge le Horaire de ces changements – quelques jours seulement avant les élections législatives – suggérant une potentielle manipulation politique.

« Les personnes inscrites à la Constitution de 1992. Pendant la campagne, la Constitution est modifiée et le vote devra être effectué sous une autre. Cela n'est jamais arrivé auparavant. Deux Constitutions régissant la même élection sont une fraude, c'est un coup dur » .

Le parti au pouvoir bien inscrit à son agenda

Des groupes de la société civile, ainsi que des professeurs d'université et des défenseurs des droits de l'homme, soutiennent l'opposition dans ses critiques de la révision constitutionnelle. Ils le décrivent comme un défi direct aux principes démocratiques.

Cependant, malgré ces appels, le parti au pouvoir reste ferme sur son programme. Les parlementaires du parti au pouvoir n’ont cessé de défendre les réformes constitutionnelles, soulignant l’impact positif qu’elles peuvent avoir sur la gouvernance et le développement.

Anaté Kouméalo, députée de l'Union pour la République (UNIR), se montre optimiste quant à la transition vers un système parlementaire, soulignant le large soutien au changement constitutionnel.

« La majorité des Togolais adhèrent à ce gouvernement et sont disposés à vivre une expérience nouvelle, qui a été unanimement adoptée. C'est un véritable sentiment de satisfaction et de fierté », affirme-t-il.

Certains partis d’opposition s’accordent toutefois avec le parti au pouvoir sur la nécessité de ce changement.

Sená Alipui, député de l'Union des Forces pour le Changement, explique : « Pour nous, il vaut mieux essayer autre chose qui ressemble à quelque chose que nous avions déjà proposé pour voir si cela peut mieux fédérer les togolais. Et, dans la pratique, nous ajusterons cette Constitution, puisque rien n’est parfait et qu’il faut bien commencer quelque part.»

La transition d'un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire marque une rupture notable avec la tradition politique du Togo, qui pourrait encore être confrontée à des défis dans la période post-électorale.