Pour discuter de cette question, une table ronde se trouve à Kinshasa, qui devrait durer jusqu’à la fin de la semaine et discuter de la paix durable. Mais les experts doutent que les crimes concernés sont reconnus comme génocide à moins que certains critères ne soient remplis.
La table ronde, qui rassemble des centaines de participants de différents secteurs de la société congolaise, surgit à la suite des meurtres et d’autres crimes commis au cours des trois dernières décennies de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le président du RDC, Felix Tshisekedi, qui a ouvert son travail lundi (31,03), a estimé que plus de 10 millions de personnes avaient été tuées. Dans le conflit actuel, le Rwanda est accusé d’avoir soutenu les rebelles du M23.
Pour Patrick Fata Makunga, directeur général de Fonarev, Fonds national pour la réparation des victimes et co-organisateur de la table ronde, les crimes en question sont vraiment un génocide.
« La barbarie, ou même l’intensité avec laquelle les crimes ont été commis dans notre pays, suggère que les communautés ont été attaquées au fil du temps de manière systématique et méthodique, avec une intention claire des auteurs », soutient-il.
Le directeur général du Fonds national pour la réparation des victimes insiste sur les stratégies utilisées dans ce conflit, à savoir la violation en tant qu’arme de guerre. Tout cela est des arguments selon lesquels, pour Patrick Makunga, prouvent que les crimes dans l’est du RDC sont le génocide et devraient être reconnus comme tels.
Génocide ou crimes de guerre?
Cependant, cette position est rejetée par certains experts, qui sont basés sur l’article 2 de la Convention des Nations Unies sur le génocide. Selon le texte, le crime de génocide est commis dans l’intention de détruire, totalement ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. La liste peut également être étendue à un groupe politique.
Selon l’expert Oswald Bafunyembaka, les faits doivent être prouvés par un comité d’enquête composé d’experts de l’ONU: « Après les événements, une commission d’experts des Nations Unies enquêtera sur la situation et déterminera s’il y avait ou non le génocide. »
« Cependant, autant que je sache, une commission d’experts des Nations Unies n’a pas encore été créée pour déterminer s’il y avait ou non du génocide en République démocratique du Congo », dit-il.
L’expert souligne également que les crimes graves commis dans l’est de la République démocratique du Congo sont, à ce jour, dans les catégories des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.