Le favoritisme se porte sur le président sortant, Alassane Ouattara, qui brigue un quatrième mandat – après que les changements constitutionnels de 2016 ont redéfini la limite des mandats en Côte d’Ivoire.
Le vote se déroule dans un contexte tendu, marqué par l’exclusion de personnalités de l’opposition, comme l’ancien président Laurent Gbagbo ou Tidjane Thiam, considéré comme le plus fervent opposant de Ouattara.
L’analyste politique nigérian Alkassoum Abdourahamane a déclaré à DW que l’enjeu de ces élections est la stabilité non seulement du pays, mais de toute la région ouest-africaine.
« Les élections de cette année en Côte d’Ivoire constituent un véritable test de la stabilité, non seulement de la Côte d’Ivoire, mais aussi de la CEDEAO, puisque, lorsque nous avons analysé la validation des listes, il y a eu une exclusion. Seuls quatre candidats outsiders, dont deux indépendants, ont été retenus pour soutenir l’éventuelle victoire d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat. »
Les partis exclus du vote ont manifesté dans les rues d’Abidjan, ce qui ne risque pas de se reproduire puisque, vendredi dernier, le gouvernement a interdit, pour une période de deux mois, toutes les manifestations ou réunions de partis politiques, à l’exception des cinq candidats aux élections.
Il s’agit d’une des mesures de « l’Opération Espoir » lancée par le Gouvernement et qui vise à maintenir l’ordre tout au long du processus électoral.
La tension persiste
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a déployé des observateurs dans le pays pour surveiller le processus et aider à prévenir les conflits.
L’analyste Landry Kuyo affirme que la tension ressentie dans le pays fait craindre un retour à la période la plus sombre de la crise post-électorale de 2010.
« La tenue d’élections présidentielles va au-delà du choix du prochain Président », souligne-t-il. « Cela soumet le peuple de Côte d’Ivoire à l’exercice de décider comment accéder au pouvoir. C’est un test pour le renouvellement des instances dirigeantes. Le peuple de Côte d’Ivoire admet-il qu’il n’y a qu’une seule voie, qui est les élections, ou admet-il qu’il existe d’autres moyens que les élections ? »
Parmi les quatre candidats de l’opposition qualifiés pour affronter Alassane Ouattara figurent Simone Gbagbo, ancienne première dame, Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce et dissident du PDCI, Henriette Lagou, candidate indépendante déjà candidate en 2015, et l’ancienne ministre Ahoua Don Mello.
