Au Bénin, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Cotonou, la capitale économique du pays, ce samedi 11, pour protester contre la hausse des prix et les violations des libertés individuelles et syndicales.
« Nous avons faim », ont crié les manifestants qui ont répondu à l’appel des syndicats, en parcourant les principales artères de la ville, sous la surveillance de la police.
Les prix continuent d'augmenter dans le pays en raison de la fermeture de la frontière avec le Niger, principal partenaire commercial du pays, suite au coup d'État de juillet 2023 dans ce pays du Sahel, mais aussi en raison de la fin des subventions aux carburants au Nigeria voisin, où Le Bénin s'approvisionne pour la consommation intérieure.
« Il est temps d'exiger une gouvernance moins brutale… et de ne plus permettre à une seule personne de décider seule de notre destin », a déclaré Anselme Amoussou, secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA Bénin).
Il a ajouté que « le peuple réclame une gouvernance plus humble et s’est levé pour adresser un message fort au président Patrice Talon ».
Les manifestants brandissaient des affiches et des banderoles de protestation et scandaient des slogans contre le gouvernement et le président Talon, qu'ils qualifiaient de « prédateur des libertés ».
Les opposants ont accusé le président Patrice Talon de prendre un virage autoritaire dans un pays autrefois loué pour le dynamisme de sa démocratie.
Avant la manifestation d'aujourd'hui, deux manifestations organisées fin avril et début mai par les syndicats avaient été interdites par les autorités et dispersées par la police à coups de gaz lacrymogènes.
À l’époque, des dizaines de manifestants avaient été arrêtés et placés en garde à vue, mais certains d’entre eux avaient ensuite été relâchés.
C/AFP