Les dirigeants syndicaux égyptiens affirment qu’au moins 15 chauffeurs de camion sont morts dans la chaleur alors qu’ils attendaient à la frontière pour entrer au Soudan, où le conflit met actuellement environ 4 000 chauffeurs au chômage et où les expéditions s’accumulent depuis deux mois.
Les journalistes du Mada Masr, basé au Caire, ont déclaré que les 15 chauffeurs étaient morts au cours des deux dernières semaines, retardés soit aux passages de Qastal, soit à Arqin. Les 2 500 camions qui attendent à Arqin n’ont pas accès à l’eau, au parking ou à d’autres services. Le coup de chaleur figurait comme cause du décès sur certains certificats de décès.
Une source du Syndicat des travailleurs des transports terrestres a déclaré à Mada que les camions de transport traversant la frontière soudanaise ont normalement suffisamment de nourriture et de boissons pour durer de 10 à 15 jours. Mais avec des délais d’attente beaucoup plus longs, « les gens veulent toujours aller chercher de l’eau n’importe où, mais cela signifie qu’ils perdront leur place dans la file d’attente et recommenceront, donc ils n’y vont pas », indique le rapport.
Entre autres choses, les combats au Soudan ont perturbé le traitement des documents dont les camionneurs ont besoin pour documenter leurs chargements de ciment, de nourriture et d’autres marchandises. Les responsables soudanais ne sont pas disponibles et, dans certains cas, cela signifie que les chauffeurs se retrouvent piégés car ils ne peuvent pas passer la douane ni même retourner en Égypte une fois les livraisons terminées.
Des plaintes ont été déposées auprès des autorités égyptiennes, ont indiqué les syndicats des transports.
On ne sait pas exactement dans quelle mesure l’arrêt du transport routier affecte l’aide humanitaire. Au moins 4 millions de personnes ont été déplacées au Soudan depuis le début des combats entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF), le 15 avril, la plupart venant de Khartoum.
Le 11 août, c’était la première fois qu’un convoi de camions en provenance du Tchad était en mesure d’acheminer de l’aide humanitaire au Darfour occidental, selon le Programme alimentaire mondial.