La plus haute instance de la justice guinéenne a mis fin aux doutes, en annonçant aujourd’hui que la Plateforme Alliance Inclusive (PAI-Terra Ranka) et Domingos Simões Pereira, leader du PAIGC, ne peuvent pas participer aux élections de novembre.
En tant que parti individuel ou membre d’une coalition, c’est la première fois que le PAIGC et son candidat ne participent pas aux élections législatives et présidentielles, depuis le premier acte électoral de l’ère démocratique en Guinée-Bissau, tenu en 1994.
« Le candidat citoyen Domingos Simões Pereira n’a pas été soutenu par le PAIGC, mais par la Plateforme Alliance Inclusive (PAI-Terra Ranka). Cette plateforme n’a pas été légalisée, comme je vous l’ai déjà dit », a expliqué le juge Amadu Embaló, lors d’une conférence de presse. « Et si ce n’est pas légalisé, vous ne pouvez pas participer aux élections. »
Quelques heures après cette communication, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) a diffusé sur les réseaux sociaux une lettre datée du 23 septembre, envoyée à la Cour suprême de justice, dans laquelle il présentait à l’instance son candidat à la présidentielle, Domingos Simões Pereira – en tant que parti et non en tant que coalition.
Le leader du PAIGC n’a pas encore réagi à l’annonce de la Cour suprême de justice, bien qu’il ait promis d’annoncer une position politique sur le dossier d’ici mardi.
Et maintenant ?
Pour le juriste Fransual Dias, l’annonce du retrait des élections du PAI-Terra Ranka et de Domingos Simões Pereira est une confirmation de l’intention de « détruire le tissu de la structure politique guinéenne ».
Dias estime qu’il s’agit là d’une manière de « rompre avec les partis politiques traditionnels, pour former un Parlement fantoche qui obéira simplement aux projets du nouveau Président de la République ».
La sortie de cette situation est désormais entre les mains des partis d’opposition, ajoute-t-il : « L’opposition doit s’asseoir et définir des stratégies de pression politique et sociale ».
« Il n’y a pas d’autre moyen que de placer les citoyens comme souverains pour qu’ils assument leurs responsabilités », souligne-t-il.
Armando Adep Doc Có, coordinateur de l’ONG « Voz di Paz » pour le secteur autonome de Bissau (SAB), estime que la Cour suprême de justice doit être assouplie pour éviter de futurs conflits dans le processus électoral.
« Il est nécessaire de créer une cour constitutionnelle et un tribunal électoral, pour décharger la Cour suprême de justice des conflits pré- et post-électoraux », affirme-t-il.
La Cour suprême de justice a annoncé lundi la validation de 12 candidatures aux élections présidentielles, de cinq partis et d’une coalition pour les législatives.
