Les délégations de l’agence Lusa, RTP et RDP ont été expulsées de Guinée-Bissau, leurs émissions suspendues ce même jour et les représentants ont été nommés pour quitter le pays jusqu’au mardi (19.08), par décision du gouvernement guiné, et les raisons n’ont pas été avancées.
« Il s’agit d’un coup grossier au pluralisme de l’information en Guinée-Bissau », a déclaré Reporters Without Borders (RSF) dans un communiqué cité par la France-Presse (AFP), où il dit que la décision vient « trois mois avant l’élection présidentielle ».
Le RSF a appelé les autorités du pays à « augmenter immédiatement cette suspension » et à permettre aux journalistes de « continuer leur travail dans le pays ».
La décision « envoie un signal inquiétant à tous les professionnels des« médias », ce qui peut conduire à l’auto-primaire et altérer la qualité éditoriale de la couverture électorale», a déclaré Sadibou Marong, directeur du bureau du RSF en Afrique sub-saharienne, cité dans le communiqué.
Le ministre des Affaires étrangères du Portugal, Paulo Rangel, a tenu lundi (19.08) une réunion avec l’homologue de Guinée-Bissau, Carlos Pinto Pereira, exprimant l’attente que la situation « peut être dépassée ».
« Cette réunion, organisée afin de faire tous les efforts pour reprendre toute la normalité des relations bilatérales, s’est clairement prouvée de manière constructive, laissant l’attente positive que la situation actuelle puisse être dépassée », a-t-il déclaré dans une brève note après la réunion à Lisbonne.
Dans la note, une référence est faite à la déclaration du 15 août, dans laquelle le ministère des Affaires étrangères du Portugal a répudié l’expulsion de l’agence Lusa, RTP et RDP de Guinée-Bissau, qu’il a classé « hautement répréhensible et injustifiable », et a déclaré qu’il allait demander des explications au gouvernement guinéen.
Dans la déclaration du 15 août, l’exécutif portugais a déclaré que « conscient de l’importance du travail de ces médias pour les populations des deux pays et de la communauté lusophone en général, tout fera tout pour inverser une telle décision ».
Le gouvernement, a-t-il ajouté, suit « la situation avec les administrations de Lusa, RTP et RDP ».
Les instructions sur les informations de Lusa, RTP et RDP ont réagi conjointement à la décision du gouvernement guinéen, qui décrivent comme « une attaque délibérée contre la liberté d’expression ».
