RDC: Joseph Kabila veut récupérer le pouvoir par la force?

RDC: Joseph Kabila veut récupérer le pouvoir par la force?

En réaction, l’ancien chef de l’État de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a rapporté vendredi le « dérivé autoritaire » du pays, rejetant le Sénat Adecision contre son immunité.

« Le régime au pouvoir à Kinshasa a pris des décisions arbitraires avec une légère légèreté qui reflète le déclin spectaculaire de la démocratie », a-t-il accusé.

Et la réponse n’était pas longue. Le parti du président Felix Tshisekedi, le syndicat pour la démocratie et le progrès social, a répondu ce dimanche (25.05) à la dure critique de Kabila.

Augustin Kabuya – Secrétaire général du Parti gouvernemental – accuse Kabila de ne pas être congolais, alors il lui demande de ne pas s’abstenir sur les affaires internes: « Kabila n’est pas congolaise. C’est un Rwandais dont le pouvoir nous a été imposé.

Augustin Kabuya va plus loin, accusant Kabila de diriger le mouvement du 23 mars (M23), un groupe rebelle qui déstabilise le pays, et de ne pas avoir de légitimité pour parler de démocratie.

« Il a recruté le M23 et l’a amené ici pour nous tuer pendant les manifestations, et ne savait pas que nous avions ces informations. Nous avons des familles dont les frères ont été tués par Kabila. »

L’ancien président Joseeph Kabila (2001-2019), a critiqué « l’effondrement des institutions » et le pays, regrettant que « le Congo est gravement malade » et accuse le gouvernement de « remplacer » l’armée nationale « par des bandes mercenaires, des milices tribales et des forces armées étrangères », « ouvrant ainsi la porte à la régionalisation du conflit » avec le M23.

Kabila se rassemble avec des rebelles de gomme

Cependant, ce lundi (26,05), Kabila a été reçue par le M23, dans la ville de Goma.

Sur les réseaux sociaux, Lawrence Kanyuka, porte-parole de Rio Congo Alliance (AFC), qui comprend le M23, a déclaré que « l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, est arrivé dans la ville de Goma », lui ajoutant un séjour agréable dans les zones libérées. « 

Le chef de l’AFC, Corneille Nangaa, a également écrit sur les réseaux sociaux que Kabila « est la bienvenue dans la seule partie du pays où il n’y a pas d’arbitraire, de persécution politique et de peines de mort ».

Le chemin présumé de Kabila à Gum met les incertitudes dans l’avenir politique du Rdcongo. Selon Philippe Douou Kaganda, directeur scientifique du Center for Research and Studies on Conflict and Peace dans la région des Grands Lacs, l’ancien homme d’État a des plans très concrets: « Je voudrais récupérer le pouvoir par la force. L’unité du Congo est maintenant en danger. »

« Avec la force qui existe actuellement, à laquelle Kabila se joindra, nous plongerons à nouveau dans le conflit, qui supposera une dimension beaucoup plus interne que externe », dit-il.