Le Mozambique reprend les négociations pour les augmentations de salaire

Le Mozambique reprend les négociations pour les augmentations de salaire

Les employeurs, les syndicats et le gouvernement mozambicain ont repris hier (04.08) les négociations sur le salaire minimum sectoriel.

La réactivation de la Commission consultative du travail marque la reprise d’un processus suspendu en avril, compte tenu des effets des modifications post-électorales sur l’économie nationale.

La principale exigence des travailleurs est claire: un réajustement salarial qui soulage le poids croissant du coût de la vie.

Avec l’inflation faisant pression sur les budgets familiaux, la proposition syndicale indique un salaire minimum universel de 42 000 Metica (environ 613 euros), une valeur qui, selon l’organisation des travailleurs centraux du syndicat mozambicain (OTM-CS), permettrait de couvrir les dépenses fondamentales d’une famille.

Des cas tels que Chimione Galimba, un vigilant dans une entreprise de sécurité privée à Tete, illustrent la situation. « Je gagne quatre mille meticois par mois (58 euros), mais ce salaire n’est qu’à la fin du mois. Je dois faire des biscates après le changement pour nourrir les enfants », dit-il.

Son rendement est nettement inférieur au secteur minimum, fixé à 8 190 meticois (110,65 euros) à 2024.

Les travailleurs ont besoin de plus

Dans la même ville, Eusebio Luciano, travailleur dans une usine de tabac, fait face à des dilemmes similaires. Sans divulguer le salaire, il dit seulement qu’il « patine ». Père de huit enfants, il pense qu’un salaire de 15 000 Meticais (219 euros) apporterait un certain soulagement: « Les mathématiques feraient bien de payer les revenus, l’éducation et la nourriture. »

Certains travailleurs vont plus loin. Galimba défend un salaire de 40 000 Meticais (584 euros) pour assurer une vie digne.

La même proposition vient dans la voix de Tichaona Bernardo, résidant à Pemba, province nord de Cabo Delgado: « Cette valeur serait suffisante pour payer l’eau, la lumière et l’école des enfants sans problèmes. »

Boss d’alerte

Du côté des affaires, il y a une reconnaissance des difficultés rencontrées par les travailleurs, mais aussi de la prudence concernant les propositions d’augmentation.

Shakeel Ahmad, un entrepreneur à Nampula, considère que « le panier de base est de plus en plus cher et que nous pouvons en donner un peu plus, mais tout devrait être fait à temps ».

La reprise des conversations fait place à un éventuel consensus entre les réclamations des travailleurs et la capacité financière des employeurs. Cependant, le résultat reste incertain dans un pays où les défis économiques s’accumulent et les attentes sociales augmentent.