Le Conseil constitutionnel annule le report des élections

Le Conseil constitutionnel annule le report des élections

Le Conseil constitutionnel du Sénégal a annulé jeudi le report des élections présidentielles de ce mois-ci, une décision historique qui ouvre un champ d’incertitude pour ce pays d’Afrique de l’Ouest traditionnellement stable.

La décision du président Macky Sall au début du mois de reporter les élections du 25 février a plongé le Sénégal dans sa pire crise depuis des décennies, déclenchant des protestations généralisées et déclenchant des émeutes meurtrières.

Le Parlement a ensuite approuvé le report au 15 décembre, ouvrant ainsi la voie à Sall, dont le deuxième mandat devait expirer en avril, pour rester en fonction jusqu’à ce qu’un successeur soit installé, probablement au plus tôt en 2025.

Un manifestant jette des pierres lors d’affrontements avec la police lors d’une manifestation contre le report des élections présidentielles au Sénégal. Dakar, le 9 février 2024.

Le Conseil constitutionnel du Sénégal a déclaré que la loi adoptée par le Parlement pour retarder le vote était inconstitutionnelle et a également annulé le décret de Sall du 3 février modifiant le calendrier électoral trois semaines seulement avant le vote. Le Conseil a déclaré qu’il était « impossible d’organiser les élections présidentielles à la date initialement prévue », mais a invité « les autorités compétentes à les organiser le plus rapidement possible ».

L’opposition a dénoncé la décision de Sall de reporter le vote, la qualifiant de « coup d’État constitutionnel », affirmant que son parti craignait d’être vaincu aux urnes. Ce retard a déclenché de violentes manifestations au cours desquelles trois personnes ont été tuées et des dizaines d’autres ont été arrêtées. Les personnalités de l’opposition ont salué jeudi 15 la décision du tribunal.

Le Conseil constitutionnel a réitéré jeudi le caractère fixe du quinquennat présidentiel.

La décision du Conseil a été publiée alors que plusieurs opposants au gouvernement détenus ont été libérés de prison, dans un effort apparent de Sall d’apaiser l’opinion publique.

Plusieurs centaines d’opposants, plus d’un millier selon certaines organisations de défense des droits humains, ont été arrêtés depuis 2021, lorsque Sonko a entamé un bras de fer avec le gouvernement qui a déclenché des troubles meurtriers.