Bernardino Rafael est entendu ce lundi (07.07) par le bureau du procureur général (PGR) à Maputo. La plainte pénale, soumise au 13 mars par des organisations telles que la plate-forme décide, souligne l’ancien commandant général du PRM et ancien ministre de l’Intérieur du Mozambique, pascoal Ronda, en tant que principal responsable de la violente répression des manifestations post-électorales.
On estime qu’environ 400 personnes sont décédées lors des manifestations, ainsi que des centaines de destructions blessées et significatives du patrimoine public et privé.
L’audience de Rafael, qui a commandé le PRM de 2017 jusqu’à son licenciement en janvier 2025, se produit à un moment où la société civile mozambicaine nécessite la fin de la culture de l’impunité qui marque les institutions d’État.
Le militant social Mirna Chitsungo, cependant, ne voit pas le processus avec optimisme. Il dit qu’il est difficile de compter sur l’impartialité de la justice de l’État lorsque ses propres agents jouissent historiquement de la protection institutionnelle.
« Dans un pays où la culture de l’impunité a enraciné, il est presque impossible de rêver de justice aux Mozambicains face à une telle brutalité et à tant de sang versé », dit-il.
L’audience survient trop tard?
Chitsungo estime que l’audition ne répond qu’aux pressions de la société civile et de la population, mais il arrive trop tard. « L’État mozambicain n’avait pas besoin de tant de pression pour entendre Bernardino Rafael. Cela aurait dû le faire pendant les événements », soutient-il.
Le militant soulève également des inquiétudes concernant la séparation des pouvoirs et remet en question l’indépendance du bureau de l’avocat: « Le procureur qui mène aujourd’hui le procès contre Bernardino Rafael a été nommé par le président de la République, légitime par la violence et la répression policière. »
Malgré le scepticisme, il y a ceux qui comprennent que ce processus traduit les progrès. L’association du barreau du Mozambique (OAM) considère que l’enquête est une étape importante. Pour Ferosa Zacarias, présidente de la Commission des droits de l’homme de l’OAM, la responsabilité des hauts dirigeants de la police est sans précédent et nécessaire dans le pays. Les policiers qui ont commis des brutalités se rendront compte qu’ils ne sont pas intouchables « , dit-il.
L’analyste politique André Mulungo, du Center for Democracy and Human Rights (CDD), met en garde contre les jeux possibles derrière-les jeux derrière l’audience: « Ce processus ne peut être qu’une mise en scène pour satisfaire la pression internationale. Mais cela peut également être le reflet d’un différend interne pour le pouvoir au sein de Frelimo. »
Mulung estime que le président Daniel Chapo pourrait utiliser l’affaire pour affirmer l’autorité et se distancier de la direction ancienne, dans un mouvement habituel dans les contextes de transition des partis.
