La violence sexiste est un problème grave au Cap-Vert

La violence sexiste est un problème grave au Cap-Vert

Les données de l’Institut pour l’égalité et l’équité entre les sexes (ICIEG) du Cap-Vert indiquent que 2018 a été l’année avec le plus grand nombre de cas d’homicides commis par les partenaires ou ex-partenaires des victimes, 8, alors qu’au cours des deux dernières années, il y en a eu cinq. cas chacun.

Malgré cette réduction, la violence sexiste continue d’être considérée comme un problème sérieux dans l’archipel.

Dans un message à l’occasion de la Journée internationale de la femme, qui a lieu ce vendredi 8, le Président de la République, José Maria Neves, a cité la lutte contre la pauvreté, la violence sexiste et le viol sexuel comme les principaux défis auxquels sont confrontées les femmes et les filles sont confrontées quotidiennement.

Cette année, on recense déjà un cas de féminicide suivi d’un suicide de l’agresseur.

Bien que les données ne pointent pas vers une augmentation du nombre de décès, le président de l’Association de lutte contre les violences basées sur le genre (ALCVBG) considère que le problème continue d’être grave dans l’archipel car les cas de femmes victimes sont nombreux. de violence psychologique qui entraîne d’autres conséquences, conduisant souvent à une mort lente.

Les organisations veulent participer davantage

Pour Vicenta Fernandes, le problème ne réside pas dans les lois, qui sont effectivement bonnes, mais dans leur applicabilité.

« Ici au Cap-Vert, nous n’utilisons pas de bracelets électroniques pour empêcher les agresseurs d’approcher les victimes, c’est l’une des plus grandes contraintes car la victime vit avec l’agresseur… nous avons de très bonnes lois, mais dans la pratique nous avons de nombreuses lacunes dans leur conformité », souligne Fernandes.

Elle ajoute également que, lors de leurs contacts avec les victimes, les plus grandes préoccupations et faiblesses qu’elles présentent sont le manque de confiance dans la justice, les problèmes économiques et la peur, ce qui fait que beaucoup ne dénoncent pas leurs agresseurs.

Vicenta Fernandes regrette le manque de moyens pour renforcer le travail de prévention réalisé par des organisations comme l’ALCVBG, fondée en 2015.

« Ils investissent davantage dans les organisations de la société civile parce que nous sommes sur le terrain et traitons chaque jour des situations de violence et des victimes… nous avons des gens qui meurent lentement », dit le militant.

Une justice plus active

Le psychologue Nilson Mendes prône une plus grande attention et un plus grand contrôle de la part des autorités pour prévenir certains cas d’homicides.

« Il ne s’agit pas de législation, mais d’un contrôle au niveau de la Justice, car lorsqu’une femme demande de l’aide, il est nécessaire d’accorder l’attention voulue, d’aider la victime pour ne pas se retrouver avec les cas qui se sont produits », affirme Mendes.

Le président de l’ICIEG souligne le travail que l’Institut réalise avec les familles pour promouvoir une plus grande culture du reportage.

« Nous travaillons au niveau de la prévention dans les écoles, les communautés et avec nos partenaires, c’est pourquoi nous préconisons que les plaintes soient déposées auprès d’autorités spécifiques afin que nous puissions ensuite suivre et garantir l’assistance légitime à la victime », demande Marisa Carvalho.

Même dans la diaspora

Elle reconnaît que la situation socio-économique apparaît souvent comme une raison de ce silence, mais Carvalho souligne que l’ICIEG a promu des actions de formation et d’autonomisation des femmes, précisément pour briser ce silence.

L’objectif de cet institut, selon son président, n’est pas seulement axé sur le territoire national, mais aussi sur les communautés émigrées.

Marisa Carvalho regrette six cas de féminicide l’année dernière parmi des Cap-Verdiens aux États-Unis, en France, aux Pays-Bas et au Portugal.