Un tribunal rwandais a jugé ce mercredi 13 que la chef de l’opposition, Victoire Ingabire, n’était pas éligible aux élections présidentielles de juillet, prétendument en raison de condamnations antérieures pour terrorisme et négation du génocide.
Fervent critique du président Paul Kagame, au pouvoir depuis 20 ans, Ingabire a passé huit ans en prison avant de bénéficier d’une grâce présidentielle en 2018 qui a raccourci sa peine de 15 ans.
Victoire Ingabire a demandé à la Haute Cour de Kigali de lui permettre de se présenter aux élections du 15 juillet, malgré l’interdiction légale des candidats emprisonnés depuis six mois ou plus.
« Le tribunal considère que la demande d’annulation de la condamnation d’Ingabire n’a pas été acceptée », a déclaré le juge à la lecture de la décision.
En réaction, Victoire Ingabire a déclaré à l’AFP qu’elle n’était pas d’accord avec cette décision.
« C’est clairement politisé. Nous avons encore un pays où les tribunaux ne sont pas encore indépendants », a déclaré le président du leader du parti Développement et Liberté pour tous.
Selon la loi, Ingabire ne peut faire appel de la décision qu’après deux ans.
Sans opposition forte, le seul adversaire connu du président est le chef du Parti vert, Frank Habineza, qui a obtenu 0,45 % des voix en 2017. Paul Kagame devrait donc remporter à nouveau les élections pour un nouveau mandat de sept ans.