La consultation promue par l’Alliance nationale pour un Mozambique libre et autonome (ANAMOLA) se déroule parallèlement à celle menée par le Comité technique du dialogue national.
Le parti ne fait pas partie de la commission créée par le Président de la République et les partis signataires de l’accord politique pour le Dialogue National Inclusif, mais a soumis une lettre à Daniel Chapo pour son inclusion. Jusqu’à présent, il n’a reçu aucune réponse et défie désormais le comité de dialogue par une consultation parallèle.
Pour l’analyste politique Luís Nhachote, le geste d’ANAMOLA reflète un besoin légitime de participer à un processus qui, bien qu’il se présente comme inclusif, a ignoré le deuxième candidat présidentiel le plus voté. Même s’il ne s’agit pas d’un processus officiel, Nhachote espère que les propositions seront examinées par le Comité technique.
« Je crois que la Commission technique doit avoir les ressources et la volonté d’accepter ces propositions d’ANAMOLA. Nous devons être de bonne foi pour que la commission ne mette pas cela à la poubelle », dit l’analyste en parlant à DW Afrique.
Des risques pour le FRELIMO ?
L’analyste Xavier Nhanala affirme que l’inclusion des propositions d’ANAMOLA renforcerait la légitimité du dialogue, intégrant de nouvelles voix et réduisant les tensions, « canalisant les divergences dans le domaine institutionnel et renouvelant l’agenda politique ».
Nhanala affirme cependant que l’intégration des propositions d’ANAMOLA pourrait comporter certains risques pour le gouvernement dirigé par le FRELIMO (Front de libération du Mozambique).
« Ouvrir un espace à la plus grande force d’opposition diluerait l’influence du gouvernement », commente-t-il. « L’exécutif court le risque de subir davantage de pressions pour transformer les idées en politiques concrètes, ce qui demande du courage et de la transparence. »
Quoi qu’il en soit, toutes les sensibilités comptent en ce moment politique du pays, insiste l’analyste Luís Nhachote, d’autant plus que Venâncio Mondlane est une figure majeure des échecs politiques mozambicains.
« Mondlane a obtenu le deuxième plus grand nombre de voix aux élections présidentielles de 2024 et a dirigé le pays pendant quelques mois via Facebook », mobilisant les foules lors des manifestations post-électorales au Mozambique, dit-il.
« Baril de poudre »
Sans aucune garantie que les propositions d’ANAMOLA seront acceptées, Luis Nhachote met en garde contre les risques d’une approche politique sélective.
« Je ne voudrais pas être un prophète ou un devin. Je ne voudrais pas voir le pays dérailler et faire couler le sang. Il faut faire preuve de sensibilité pour que les autres opinions ne soient pas ignorées », prévient-il.
Nhanale partage le même avis : « Il existe un risque de polarisation. L’absence de dialogue efficace pourrait accroître les tensions sociales. Nous sommes sur une poudrière et tout mouvement d’exclusion pourrait conduire à une explosion. »
ANAMOLA affirme que le schéma initial du dialogue prévoyait l’inclusion des principaux candidats à la présidentielle.
