La Coupe d’Afrique des Nations s’est terminée ce dimanche (11h02), à Abidjan, remportée par la Côte d’Ivoire, hôte, en battant le Nigeria.
Pour accueillir le plus grand festival de football africain, le pays a investi des milliards dans la construction de quatre nouveaux stades, la rénovation de deux et la construction de routes, d’hôtels et d’autres équipements pour le tournoi.
Mais comment garantir la pérennité de ces infrastructures, notamment des stades ? « La Côte d’Ivoire va devenir une plaque tournante de la sous-région. Tous les pays de la sous-région qui ne disposent pas de stades agréés seront les bienvenus », répond Idris Diallo, président de la Fédération ivoirienne de football.
Mais cela ne suffit pas. Il faut faire davantage, estime Adedamilola Adedotun, spécialiste du financement du sport et directeur du sport à l’agence Temple Company, basée à Lagos. « Il faut un plan pour chaque stade », dit-il.
Le spécialiste des infrastructures sportives Reda Laraichi, de Rainbow Sports Global, basé à Paris, suggère davantage d’alternatives pour la durabilité des stades.
« Nos stades ne peuvent pas dépendre uniquement des fonds publics. Nous devons réfléchir à d’autres moyens, comme organiser des concerts et d’autres événements », argumente-t-il.
Le défi de la maintenance
Möhsen Abdel Fateh, directeur général de l’Institut africain des sports et de la création, ajoute qu’il est également nécessaire « d’héberger davantage de jeux sponsorisés par des entreprises car plus ils touchent de personnes, plus ils attirent des entreprises à la recherche d’opportunités ».
L’entretien des stades est un autre défi, car cela nécessite beaucoup d’investissements, voire davantage, estime Fateh. « La maintenance des infrastructures est un travail à temps plein. On parle de beaucoup de gestion », souligne-t-il.
De nombreux pays africains construisent des stades dont ils n’ont pas besoin, car même le football national ne peut pas maximiser leur utilisation.
L’ASEC Mimosas, le plus grand club de Côte d’Ivoire, a disputé ses matchs à domicile au stade Félix Houphouet Boigny d’Abidjan, d’une capacité de 33 000 places, mais le stade est rarement à moitié plein.
L’avenir est d’être co-hôte
Le prochain championnat aura lieu en 2025 et sera organisé par le Maroc, pays qui a déjà présenté six stades pour le tournoi et qui possède certaines des meilleures installations du continent.
En 2027, la Coupe d’Afrique des nations sera inédite, puisqu’elle sera organisée pour la première fois par trois pays : le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Chaque pays disposera de trois stades.
Pour un championnat à 24 équipes, l’organisation commune est un moyen de résoudre la pression que subissent les pays candidats pour construire de nouveaux stades.
Les deux prochaines Coupes du Monde de la FIFA, qui auront lieu en 2026 aux États-Unis, au Canada et au Mexique et en 2030 en Espagne, au Portugal et au Maroc, seront également organisées par plusieurs pays.