L'actuel président sud-africain et chef de l'African National Congress (ANC), Cyril Ramaphosa, espère toujours que lui et son parti sortiront vainqueurs de ces élections générales.
Ramaphosa a succédé en 2018 à l'ancien président Jacob Zuma, impliqué dans un scandale de corruption et faisant face à de multiples accusations d'extorsion, de fraude, d'évasion fiscale et de blanchiment d'argent.
Ramaphosa, aujourd'hui âgé de 71 ans, a promis une nouvelle aube pour l'Afrique du Sud, mais les critiques affirment qu'il n'a pas réussi à atteindre ses objectifs. Sous sa direction, le chômage a atteint des niveaux records, poussant l'ANC à ce qui devrait être son pire résultat électoral.
Les élections de cette année sont particulièrement difficiles pour l'ANC car, si le parti perd sa majorité, il sera contraint de former une coalition pour former un gouvernement. Cette situation serait sans précédent pour le parti trois décennies après son arrivée au pouvoir sous le commandement de l’éternel militant anti-apartheid Nelson Mandela.
Voici quelques-uns des autres principaux candidats qui pourraient faire de grandes vagues politiques lors des élections du 29 mai.
Jules Malema
Julius Malema, 43 ans, a fondé le parti radical des Combattants de la liberté économique (EFF) en 2013, après avoir été expulsé de l'ANC pour avoir incité à la division et discrédité le parti. Il était président de la Ligue de la jeunesse de l'ANC.
L’EFF s’est fait connaître en prônant des réformes radicales, notamment la redistribution des terres et la nationalisation de secteurs économiques clés pour lutter contre les profondes inégalités.
Figure controversée de la politique sud-africaine, Malema a été décrit comme un populiste imprudent et un futur dirigeant du pays.
John Steenhuisen
Steenhuisen a gravi les échelons du parti Alliance démocratique (DA) avant d’en être nommé chef en 2020.
Steenhuisen, 48 ans, a pris ses fonctions après la démission de deux hauts dirigeants noirs sud-africains du parti, l'un d'eux invoquant les difficultés rencontrées pour étendre l'attrait du DA au-delà de sa base sud-africaine traditionnellement blanche.
Le DA dirige une coalition multipartite visant à évincer l’ANC. Mais Steenhuisen a eu du mal à se libérer de l'identité blanche et de classe moyenne de son parti et à élargir son attrait.
Zuma : interdit par la Haute Cour
La semaine dernière, la Cour suprême d'Afrique du Sud a interdit à l'ancien président Jacob Zuma de se présenter aux élections générales.
« Il est déclaré par la présente que M. Zuma a été reconnu coupable d'une infraction pénale et condamné à plus de 12 mois d'emprisonnement. Il n'est donc pas éligible pour être membre de l'Assemblée nationale et n'est pas qualifié pour se présenter aux élections », déclare le jugement.
Zuma s'est brouillé avec son successeur, Ramaphosa, et dirige désormais uMkhonto we Sizwe (MK), un nouveau parti d'opposition nommé d'après l'aile paramilitaire de l'ANC pendant l'apartheid. A 82 ans, le candidat bénéficie toujours du soutien populaire, notamment dans sa province natale du KwaZulu-Natal, qui est un champ de bataille.
La Commission électorale sud-africaine a déclaré que la photographie de Zuma resterait sur le bulletin de vote car il est le leader enregistré de MK. Cependant, son nom sera retiré de la liste des candidats parlementaires proposés par MK.
Autres candidats notables
Parmi les autres candidats notables figurent l'ancien leader du DA, Mmusi Maimane, qui dirige désormais Build One South Africa, un nouveau parti libéral.
L'ancien maire de Johannesburg, Herman Mashaba, qui a fait fortune en vendant des produits capillaires africains avant de se lancer en politique, dirige ActionSA. Le parti a formé une coalition avec le DA. Mashaba se décrit lui-même comme un « chevalier capitaliste ».
La coalition comprend également le parti nationaliste zoulou Inkatha Freedom Party (IFP), dirigé par Velenkosini Hlabisa, qui a remplacé le chef controversé du parti, Mangosuthu Buthelezi.
Un autre membre de la coalition est le parti Afrikaner Freedom Front Plus (FF Plus / « Most African Freedom Front », en traduction libre), dirigé par Pieter Groenewald.
L'ancien journaliste Songezo Zibi dirige Rise Mzansi, un groupe de centre-gauche, et Gayton Mckenzie, un voleur reconnu coupable devenu conférencier motivateur, est le leader de l'Alliance patriotique de droite anti-immigration.
Au total, 70 partis politiques et 11 candidats indépendants participeront aux élections nationales et provinciales. Le scrutin national comptera 52 partis enregistrés.